L’invité de ce portrait est un passionné. Comme souvent dans les métiers des loisirs. Cette passion-là l’anime depuis l’enfance : c’est l’aviation ! Mais le métier de pilote de ligne se marie mal avec son autre rêve, celui de l’entreprenariat et de l’indépendance. Alors il invente sa manière à lui de vivre cette passion. En 2012, à l’issue de ses études en école de commerce, il lance AviaSim !
Bienvenue à Thomas Gasser !
A la base, son simulateur de vol très immersif qui vous place aux commandes d’un avion de ligne était un projet artisanal. Conçu d’abord pour sa propre pratique avec la possibilité d’avoir une clientèle extérieure, le projet va, pour ainsi dire, décoller à la faveur d’une belle visibilité dans un JT national. Certains clients font alors jusqu’à quatre heures de route pour venir prendre les commandes. Ses études de commerce ne sont pas qu’un vieux souvenir et l’idée d’un développement à grande échelle apparaît progressivement, à la faveur de nombreux contacts intéressés pour développer cette activité. En cinq ans, via un développement en propre et en licence de marque, Thomas constitue son maillage du territoire national. Les stages permettant de vaincre la peur en avion n’étaient pas prévus initialement mais un heureux concours de circonstance va les rendre tout à fait pertinents (voir l’anecdote en fin de portrait).
Néanmoins, si le réseau est bon, la rentabilité n’est pas encore à la hauteur des attentes, malgré une diversification d’activité avec d’autres aéronefs (hélicoptères, avions de chasse,…). L’offre d’AviaSim est en effet qualitative. Car outre le réalisme du simulateur, elle intègre la présence d’un pilote professionnel, qualifié pour être instructeur.
Survient alors la crise du covid qui cloue les avions au sol, les vrais bien sûr mais aussi les simulateurs de Thomas. En dehors du chômage partiel, il n’obtient pas d’aide spécifique. Son enjeu de réduction des coûts fixes l’incite à se concentrer sur son métier premier, la simulation de vol, en cherchant à ne plus gérer directement les locaux ou l’offre F&B. C’est ainsi que s’effectue le rapprochement avec Accor. L’hôtelier est également largement touché par la crise et cherche à améliorer la rentabilité de ses espaces sous-utilisés et non valorisés comme les bagageries. Une rencontre « gagnant/gagnant » qui se concrétise pour la première fois à Bordeaux, dans l’hôtel Mercure des Chartrons. Rapidement une grande réussite.
Aujourd’hui ce sont 19 agences ouvertes et une toute nouvelle destination pour les prochaines !
Vos sorties loisirs préférées (après AviaSim bien sûr) ?
Je suis très orienté loisirs outdoor, les randonnées dans les Alpes par exemple. Mais je suis aussi un grand fan de Disneyland Paris. Pas forcément pour son côté « Disney » mais pour son savoir-faire en matière de loisirs expérientiels.
Vos souvenir « loisirs » les plus marquants ?
Ma première visite chez Disneyland bien sûr ! Mais aussi, dans un autre registre, mes premiers vols en parapente !
Ce qui vous plait le plus dans le divertissement ?
Nous sommes dans un business des « gens heureux » ! Nos visiteurs viennent chez nous déjà heureux avec la perspective de leur activité. Et notre travail les rend encore plus heureux. Tout parait si simple ! Et c’est une raison de se battre au quotidien pour créer et faire vivre ces loisirs.
Ça représente quoi pour vous un lieu de loisirs dans la ville ?
Ce sont des endroits pour s‘évader du quotidien. Les villes génèrent trop de pression. Dans toute leur diversité, ces lieux de loisirs sont importants pour vivre mieux en ville et mieux ensemble.
Votre ville préférée ?
Ça a longtemps été Lyon mais aujourd’hui c’est Annecy qui allie qualité de vie et dynamisme. Pour les loisirs, j’aime bien Montréal. Et je pense forcément aussi à Las Vegas.
L’enjeu des métropoles de demain selon vous ?
La qualité du vivre ensemble. Beaucoup de villes évoluent positivement d’un point de vue environnemental mais elles génèrent en même temps un important clivage ! L’enjeu serait donc d’associer ces convictions avec le vivre ensemble.
Votre premier projet d’entreprise ?
Aviasim est la première entreprise que j’ai créée, directement après mes études. J’en ai créé d’autres ensuite, dans d’autres secteurs d’activité.
Votre devise ?
Ce n’est pas vraiment une devise mais j’aime bien cette idée : « le succès est la somme des efforts que l’on fait jour après jour »
Pour finir, un conseil à donner à ceux qui veulent se lancer ?
Foncez ! Il y a beaucoup de choses à faire !
Un mot sur l’actualité ?
L’actualité d’AviaSim c’est son développement en Amérique du Nord suivant une récente levée de fonds d’un million d’euros. Nous venons tout juste d’ ouvrir notre première agence à Montréal ! Dans un hôtel Marriott cette fois-ci. D’autres villes suivront dans cette même configuration.
C’est également l’ouverture de Genève mi-novembre, dans un hôtel Mercure.
C’est un peu moins connu mais nous avons aussi une activité de pilotage de drone. Elle est praticable sur notre agence de Toulouse mais surtout à l’occasion d’évènements sur lesquels nous nous déplaçons.
Question « Bonus » : Les stages « peur de l’avion » étaient-ils prévus au démarrage de l’activité ?
Pas du tout ! Je n’y avais pas pensé mais quelqu’un l’a fait pour moi. A mes débuts à Lyon, la CGPME organisait des événements pour ses nouveaux membres. A une de ces occasion, on m’a demandé de trouver une solution pour un autre membre qui avait promis d’accompagner sa femme à New York mais qui avait une peur panique de l’avion !
Nous avons donc expérimenté un premier stage pour lui et nous l’avons ensuite développé pour d’autres clients. La peur de l’avion est souvent une peur « technique » que l’on peut maîtriser en comprenant le principe de vol, l’origine de certains bruits, de certaines alarmes,… Nous démystifions le métier de pilote mais nous démystifions en même temps l’avion et le vol en lui-même.
Air France propose le même type de stage, avec un accès à son simulateur dynamique (plateforme sur vérins). Mais nous préférons développer une autre approche. D’un côté, nous aurions beaucoup de mal à développer nos agences avec les contraintes d’un simulateur dynamique (coût, poids, hauteur,…). De l’autre, nous pensons que la valeur ajoutée du dynamisme s’adresse surtout aux professionnels en formation. Nos pilotes d’un jour ont déjà tellement d’informations à intégrer en prenant les commandes qu’ajouter du mouvement risquerait de les rendre malade !
Aujourd’hui, on note un taux de réussite de 97%. Et notre tout premier stagiaire, celui de la CGPME, passe même son brevet de pilote !
Merci à Thomas Gasser pour ce portrait !
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