Depuis « New York Delire » de Rem Koohlaas, la création d’EPCOT par Walt Disney en passant par la magnifique exposition Dreamlands tenue en 2010 Centre Pompidou, on a beaucoup créé de parallèles et de jonctions entre la ville et les parcs d’attractions en considérant que la ville se compose d’attractions au sens large pouvant avoir un impact sur sa création, son développement et sa perception.

Funfaircity s’inscrit pleinement dans cette continuité en s’intéressant tout particulièrement aux nouveaux lieux urbains des loisirs ludiques et du divertissement en tant que composante d’une programmation mixte et équilibrée.
Ce que la ville doit être au 21e siècle
La ville doit désormais être conçue pour être intelligente (la fameuse « smart city »), éco-responsable, productive (de l’agriculture aux services tertiaires), culturelle, solidaire et mutualisée. Elle doit en outre être conçue autant comme un lieu de transit qu’un lieu désirable de destination.
Aussi, les métropoles se réinventent et l’offre immobilière s’adapte aux nouveaux usages de la vie. Les logements, les bureaux, les grands équipements de service se transforment, les monuments se mettent en valeur et l’aménagement urbain se pense désormais également en phase transitoire et expérimentale. La France n’échappe pas à ce nouvel ordre mondial.
Et les lieux des loisirs et du divertissement dans tout ça ?
L’offre française de loisirs urbains conçue autour du triptyque principal « shopping/restaurant/spectacle » a déjà commencé son évolution : on sort désormais faire de l’escalade en salle avant de diner, on s’immerge dans un univers parallèle pour une aventure avec son masque de VR, on s’offre un tour de manège dans un village de Noël ou on emmène ses enfants dans une aire de jeux couverte ou un mini-golf à thème.

Que l’on soit touriste, visiteur, usager ou résident, c’est bien la recherche d’expérience de loisirs inédites souvent collective qui guide le consommateur/visiteur vers ces nouvelles attractions.
Ville-Parc d’Attraction / Parc d’Attractions-Ville
Les parcs de loisirs, lieux consacrés du divertissement, évoluent de plus en plus vers un modèle de resort comportant en plus du parc historique, un ou plusieurs hôtels, un centre de conférence, un parc aquatique, une salle de spectacle, des commerces : le parc devient une destination pour plusieurs jours comme une ville pourrait l’être.
En réaction, on constate que les villes deviennent des destinations dans lesquelles les visiteurs qu’ils soient habitant ou touristes recherchent des activités de natures diverses, au sein desquelles le jeu et le divertissement y ont autant leur place que la culture et la gastronomie. Le développement croissant ces dernières années des attractions de type escape-game, expériences en réalité virtuelle VR, salles d’escalade ou de trampoline, simulateurs, bâtiments entiers dédiées au théâtre immersif montre que le parc de loisirs n’est plus la seule référence en matière de lieu de divertissement. La ville devient parc !
En alternative à un séjour entier dans un parc à thème c’est pour le public une marge exploratoire importante pour une ou plusieurs activités de loisirs plus courtes et associées à d’autres expériences urbaines plus classiques (restaurant, visite, musée, …).

Le contexte français
Longtemps prédominé par le loisirs sportif outdoor orienté nature ou par les loisirs culturels, la France s’est ouverte aux parcs de loisirs « modernes » dans les années 80 en marge de l’annonce de l’arrivée de Disneyland à Marne la Vallée. Toutefois, la recette n’a pas été miraculeuse et nombre de projet ont échoué (Mirapolis, Zygofolies à Nice, La Toison d’Or à Dijon, Planète Magique à la Gaitée Lyrique, …).

Aujourd’hui, les parcs qui ont résisté sont bien installés, reconnus et se développement eux aussi en resort à thème (Le Parc Astérix avec ses nouveaux hôtels, Le Futuroscope qui annonce un second parc, Nigloland dans l’Aube et le grand parc du Puy du Fou qui sert de référence à l’étranger).
Toutefois, des projets récents comme Heroic Land à Calais peinent à sortir et le nouveau Parc Spirou dans le Vaucluse devra faire ses preuves à son ouverture cette année car dans ce domaine rien n’est gagné à l’ouverture.
La France se convertit donc désormais aux loisirs urbains de nouvelles génération et les villes voient apparaitre de nouveaux concepts de loisirs et d’activités dites « récréatives » pour se diferencier des activités culturelles et des activités sportives.
Il est vrai que compte tenu de l’importance du temps libre de sa population, de sa fréquentation touristique et du développement de ses métropoles, la France est en effet une terre de choix pour le développement des loisirs de tous types et particulièrement urbains.
L’idée Funfaircity
A la croisée du monde des parcs à thème et du monde de la ville, le projet Funfaircity est créé en décembre 2017 pour proposer la vision d’une ville devenue parc de loisirs au travers de lieux dédiés baptisées pour l’occasion #AttractionsUrbaines et disséminées au milieu des habitations, des bureaux, des équipements, des grands monuments et des espaces publics, générant mouvements, parcours et points de fixation et d’intensité.

Funfaircity vise l’analyse et la considération de ces #AttractionsUrbaines de manière inclusive, comme une composante d’usage et de programmation immobilière et urbaine en soi et non comme un simple épiphénomène trouvant sa place là où il peut. En effet, ces nouveaux lieux des loisirs sont aujourd’hui perçus comme, au choix :
- Des jeux de société ou de rôle « grandeur nature »
- Des salles d’arcades nouvelles générations
- Du divertissement généraliste ou du spectacle
- De l’activité commerciale
- De l’équipement, centre ou pôle de loisirs
- Des attractions touristiques
- Des opérations ou évènements d’entreprise (Team Building,… )
- …
Bref, une multitude de point de vue qui génère un flou quant à ce que sont ou devraient être les lieux des loisirs en France. Au travers du prisme précédemment décrit, Funfaircity propose donc une observation des univers suivants :
- Immobilier
- Commerce / Retail
- Urbanisme et Aménagement
- Gaming réél et virtuel
- Spectacle vivant
- Innovations et nouvelles technologies
- Parcs et destinations à thèmes
- Tourisme/ hôtellerie
- Pop Culture
- Sport
- …
Sont toutefois exclus de l’analyse les activités indépendantes d’un lieu partagé (tels les loisirs privés de salon ou via applications mobiles) et celles qui disposent déjà d’un lieu consacré et reconnu dans la ville (théâtre, cinéma, gymnase, terrain de foot, …) à part en ce qui concerne les évolutions qu’ils connaissent et qui parfois peuvent les transformer en attraction urbaine.

Funfaircity s’attache à observer au quotidien ces nouveaux lieux et à les appréhender comme un tout et une composante de programmation en tant que telle, à l’échelle de la ville. Cette analyse est réellement passionnante et j’espère réussir à la partager au mieux avec vous au travers de mes différentes publications.
Bonne lecture !