A mi-chemin entre l’attraction touristique culturelle et le divertissement pur, se trouve ce que funfaircity désignerait comme des attractions urbaines « patrimoniales ». On y croise des lieux qui ont choisi de faire découvrir leur patrimoine culturel unique au moyen d’une expérience physique originale.
On est ici bien loin des concepts de divertissement « prêts à porter » par un ensemble immobilier neuf pour entrer dans un bel office de tailleur sur mesure travaillant à partir des plus belles étoffes.
Tout type de patrimoine peut être concerné par cette autre forme d’exploration. Elle augmente considérablement un simple parcours à pied dont seule une éventuelle interface audio/vidéo pouvait alors apporter un peu de divertissement.
En voici une petite sélection :
- Patrimoine naturel
Premier exemple loin des villes et donc un peu éloigné du champ d’exploration de funfaircity se trouve le site unique de Zipworld – Bounce Below au pays de Galles.
Une ancienne mine d’ardoise ouverte à la visite et équipée de nombreux espaces d’exploration et de jeux principalement composés de trampolines, de grands parcours dans des filets et plus récemment de toboggans. Le tout dans un décor unique et une mise en lumière travaillée.
A partir de 7 ans – 25£/adulte
Aux États-Unis, on trouve également tout à un parc d’attraction conçu autour de son espace souterrain : Glenwood Cavern
Et si c’était chez nous ?
Avec les réflexions récemment ouvertes par certaines villes sur l’urbanisme souterrain (hong-kong / Paris), il ne serait pas étonnant de trouver ce type d’attraction en ville à l’avenir.
Dans les volumes résiduels sous la dalle de La Défense et avec une belle scénographie, ça rendrait bien non ?
- Patrimoine industriel
Lieu tout à fait unique et souvent publié le City Museum de Saint Louis aux États-Unis est le croisement version XXL d’une aire de jeux pour (petits et grands) enfants avec l’atelier d’un artiste, en l’occurrence le sculpteur américain Bob Cassilly (1949 – 2001). Une ancienne fabrique de chaussure du centre de la ville a été entièrement réaménagée après son rachat par l’artiste en 1993 puis rouverte au public en 1997.
Le nom est un hommage à l’origine des matériaux utilisés pour son aménagement (grues, morceaux de pont, avions, …), trouvés « à même la ville et jamais au-delà » selon les créateurs : l’artiste et une vingtaine d’artisans.
Sur une superficie incroyable de 50 000 m² en plein centre-ville et bien illustré par son slogan « Always building… » On y trouve des espaces récréatifs et créatifs dont seules des images en haute définition permettent de prendre la mesure. On y trouve aussi un magasin de souvenir, un magasin de lacets design pour chaussures (en mémoire de l’activité passée du lieu) et plusieurs offres de restauration en concession avec des entreprises extérieures. Certains plateaux peuvent également être loués pour des évènements privés.
14$ par personne
Et si c’était chez nous ?
On se prend à rêver d’une pareille intervention monumentale par des artistes tels que Nikki de Saint Phalle et Jean Tinguely (Le Cyclop, le Jardin des Tarots, … ) dans un espace tel que la Gaité Lyrique au lieu du parc indoor Planète Magique qui n’a tenu que deux ans …
- Patrimoine historique
Londres, possède, comme beaucoup de grandes capitales mondiales un musée des postes. Jusque-là, rien d’exceptionnel.
Mais la visite de ce musée propose en supplément la découverte de son ancien réseau ferroviaire souterrain dédié au transport du courrier et abandonné en 2003. Et comme Londres est toujours à la pointe en ce qui concerne les expériences inédites, la visite de ce réseau se fait tout naturellement au moyen d’un petit train spécialement conçu pour le transport des passagers : le mail-rail ride (difficile à prononcer) ! Cette visite exceptionnelle est possible depuis septembre 2017.
16£ pour la visite du musée et quinze minutes de petit train
Et si c’était chez nous ?
A quand « It’s a Small World » dans les égouts de Paris ?
- Patrimoine urbain
Découvrir un point de vue inédit sur une grande ville est toujours une expérience riche en émotion. Sur une colline, depuis le skybar d’un gratte-ciel ou les clochers d’une cathédrale, c’est heureusement aujourd’hui assez rependu.
Mais une visite des toits d’une ville est bien plus rare. Mise à part les soirées chics sur roof-top ou exploration urbaine (urbex) à la limite de la légalité il reste compliqué d’aller se promener sur les toits d’une ville.
C’est pourtant possible à Stockholm qui propose son « Rooftop-Walk » : une visite sécurisée sur cheminements en caillebottis avec guides et avec équipements de sécurité (harnais, casques).
C’est le toit d’un unique bâtiment public du centre-ville qui est exploré mais sa position entre l’ile historique Gamla Stan et le fleuve ainsi et la forme accidentée de sa toiture permet une promenade faite autant de découvertes que de frissons vertigineux.
La promenade dure une heure et quart à environ 40 mètres du sol et coute 58 euros.
Et si c’était chez nous ?
La mairie de Paris, candidate au classement des toits de Paris à l’UNESCO, serait bien inspirée de permettre au public d’aller les découvrir de près ! La capitale comporte de nombreux bâtiment/ilots d’un seul tenant (type grands magasins) pouvant permettre une visite analogue à celle de Stockholm.
- Patrimoine contemporain
Deux exemples temporaires dus à l’artiste Carsten Höller pour illustrer cette partie : les toboggans installés dans la nef de Tate Modern de Londres en 2007 puis le double « Isometric Slide » construit à l’occasion d’une exposition rétrospective à la Hayward Gallery en 2015. Cette installation permettait alors aux visiteurs parvenus au dernier niveau du musée de finir leur parcours par une belle glissade sur une hauteur de 15 mètres.
Le portfolio de cet artiste comporte par ailleurs très souvent cette attraction.
Dans ces deux cas utilisés comme expérience artistique à part entière, ils n’en représentent pas moins une manière originale de découvrir un espace bâti et urbain tout en valorisant une architecture (cf. photo).
Et si c’était chez nous :
Le Showroom Citroën des Champs-Élysées avait ouvert en 2016 un toboggan hélicoïdal de près de 20 mètres de haut bien intégré dans l’architecture de Manuelle Gautrand. Pourtant en décembre dernier, ce Showroom a fermé.
L’Atrium de l’ancienne Bourse de Commerce de Paris – en cours de transformation pour accueillir les collections d’art de l’homme d’affaire François Pinault – serait un écrin parfait pour un joli toboggan !
Pour en tirer une brève conclusion, disons que ces exemples restent malheureusement assez rares mais ils montrent bien que malgré des évidentes contraintes économiques, techniques, esthétique ou et sécuritaires sur ce type de lieux, il est toujours possible de créer une expérience de divertissement unique. Temporaire ou pérenne, elle permet une mise en valeur originale d’un patrimoine ou d’un évènement qui s’y déroule.