Les grandes arènes, qu’elles soient destinées à l’accueil de manifestations sportives ou aux spectacles sont des lieux urbains uniques. Pour ainsi dire parmi les premiers lieux de « loisirs » de la ville si l’on remonte aux grands théâtres de l’antiquité. Ce sont des marqueurs territoriaux fort, des grands attracteurs connectés aux réseaux de mobilité et des lieux de grande animation.

A regretter qu’ils soient si peu souvent utilisés !

Les exemples récents de San Siro à Milan ou du Camp Nou à Barcelone montrent que ces grandes enceintes sont en perpétuelle évolution. Le Stadio della Roma, bien que très en retard suite à des affaires de corruption, est quant à lui caractéristique d’une volonté d’associer à un stade des espace de divertissement 365 jours par an, à l’américaine.

Parlons-en, d’ailleurs, de quelques références américaines :

  • The Void Atlanta (la référence des attractions en réalité virtuelle) a récemment intégré « The Battery Atlanta » un complexe immobilier mixte (cf. illustration d’entête) aux portes d’un grand stade de baseball (le Sun Trust Park de l’équipe locale des Braves). On y trouve également d’autres lieux de loisirs, des restaurants et une salle de concert.
  • Fusion Arena,  lieu de l’eSport de 3 500 places en développement se trouve en plein Philadelphia Sports Complex ou l’on trouve déjà restaurants et divertissements.
  • Le projet de stade des Los Angeles Clippers (Basket) prévoit également équipements, commerces et restaurants

Quelle tristesse donc de voir en France autant de stades et d’arènes neuves si désespérément isolées de toute autre activité récréative et divertissante. Des lieux jouxtés par un seul parking, qui s’animent juste avant l’évènement, qui se vident aussitôt après. Et le reste du temps … rien.

Bordeaux Matmut

Battery
Bordeaux/Atlanta : deux intégrations urbaines bien différentes selon que le stade soit considéré comme un simple équipement sportif de grande taille ou bien comme un attracteur urbain de premier plan capable de générer animations et divertissement.

Bordeaux est un bon exemple de ces intégration urbaines ratées qu’il s’agisse du Matmut Atlantique ou de l’Arkéa Arena, traités comme des objets isolés et déconnectés de la ville.

Quelques exemples ailleurs en France :

  • Le Stade Pierre Mauroy au sud de Lille n’est bordé que d’hôtels et de quelques restaurants. Une grande zone commerciale (Villeneuve d’Ascq 2) est toute proche mais sans lien.
  • Nice s’en sort mieux avec le Musée National du Sport, l’espace commercial Nice Valley et ses enseignes Basic Fit, Arkose (escalade de bloc) ainsi que quelques restaurants.
  • Le Groupama Stadium à Lyon est isolé mais plusieurs programmes sont en chantier autour avec notamment l’arrivée de Smart City OL, un espace de vie comportant notamment le troisième parc Exalto (Altiplano) de la métropole.
  • Paris La Défense Arena est un peu l’exception du fait de son implantation dans un espace de forte densité.
  • Enfin les Zenith de Dijon et de Nantes sont quant à eux implantés proche d’une zone commerciale (respectivement La Toison d’Or et Atlantis) dans une recherche de synergie.

Intéressant alors de mettre la lumière sur :

  • Le projet du Stade Bauer à Saint Ouen récemment remporté par le développeur Réalités. Ce projet de stade « à l’anglaise », très intégré en ville fera la part belle au sport bien sûr mais aussi aux divertissements et aux loisirs urbains.
  • Le projet Néo à Bruxelles, qui prévoit la reconstruction du stade national au cœur d’un projet urbain de grande envergure et notamment composé de programmations loisirs.
  • Ces stades qui cherchent à créer eux même des activités loisirs pour diversifier leur fréquentation (OL Escape Game, Le Contrat, l’Escape Game du Stade Toulousain, Flying Fox (la tyrolienne du stade olympique de Munich), Saut pendulaire au stade de Durban en Afrique du Sud,…

 

Bauer-2
Projet lauréat pour le Stade Bauer de Saint Ouen (Réalités)

 

Espérons qu’ils en inspirent d’autres !