On le sait désormais, Paris n’accueillera pas l’exposition universelle de 2025.

Au-delà des conséquences dommageables déjà largement relayés par les médias, cette annonce est également une mauvaise nouvelle pour l’univers des attractions urbaines. En effet, l’histoire montre que chaque grande exposition internationale (universelle ou thématique) a souvent été accompagnée d’attractions divertissantes, souvent innovantes venant d’entrepreneurs inspirés et motivé par un large public, acquis d’avance.

Petit retour sur quelques attractions marquantes :

  • Simulation / Immersion :

Sur ce thème, difficile d’isoler une attraction en particulier tant elles ont été nombreuses, souvent expérimentales et démonstratrices de technologies dont la promotion était au cœur même du principe de l’exposition internationale.

Quelques repères toutefois permettant de montrer que la question de la simulation, du jeu, de l’immersion et de la thematisation est présente depuis longtemps dans les grandes expos :

Le programme de l’exposition universelle de Paris 1900 regorge de panorama, de diorama mêlant projection, décors réels et acteurs (ici, ici et ).

Mareorama

 

La machinerie du Mareorama

Les premiers jeux vidéo associés aux premiers ordinateurs ont été montrés au publics à l’occasion de foires internationales comme le Festival of Britain dès 1951.

Enfin, la reconstitution de décors et de thèmes permettant de vanter les mérites de l’histoire ou la variété de styles architecturaux est également souvent au programme (Borgo Medioevale : Turin, Exposition Internationale de 1884 , Vieux Paris : Exposition Internationale de 1900 , Poble Espanol : Barcelone – Exposition Internationale de 1929).

Il borgo medioevale de Turin

  • La Grande Roue :

Le premier article de funfaircity l’évoquait, la première grande roue moderne a vu le jour à l’occasion de l’exposition Universelle de Chicago en 1893 à l’initiative de l’ingénieur civil George Washington Gale Ferris Jr.

 « Ce fut l’attraction la plus imposante de l’Exposition, du haut de ses 80 mètres, elle était constituée de deux moteurs à vapeur et pouvait supporter 2 160 personnes. Elle contenait 36 nacelles de 60 places chacune (40 assises et 20 debout). Cela prenait vingt minutes pour que la roue fasse deux tours. Au premier tour, six arrêts permettaient aux passagers de monter et de descendre et le deuxième tour était complet sans arrêt. Le ticket coutait 50 cents à l’époque. »  (source : Wikipedia)

Cette grande roue a été déplacée et réutilisée avant d’être totalement démantelée en 1906.

La grande roue de l’expo Paris 1900 est quant à elle restée en place plus de 30 ans après l’exposition.

Pour se rendre compte, il faut aussi réaliser que la grande roue encore présente au parc du Prater à Vienne remonte à cette époque. Un vrai monument !

  • Le Dark Ride :

C’est une histoire bien connue des passionnés des parcs Disneyland, l’attraction “It’s a Small World” et sa chanson entêtante a vu la jour la première fois à l’occasion de l’exposition internationale de New York en 1964-1965 à l’initiative de Walt Disney et de PepsiCo. Il s’agissait alors d’animer le pavillon de l’Unicef via une opération de sponsoring.

Cette histoire a donné lieu à une jolie scène du film « A la poursuite de demain ».

Cette attraction a été transférée au Disneyland de Californie juste après l’exposition et s’y trouve encore aujourd’hui (un peu transformée) tout comme trois autres installations Disney présentées lors de la même exposition.

  • Le parc d’attraction entier :

Parfois, c’est même un parc d’attraction entier temporaire ou permanent qui a été réalisé à l’occasion de l’évènement :

Paris – Exposition Coloniale de 1931 :

Un parc d’attraction doté notamment d’une montage russe « Scenic-Railway » a vu le jour temporairement sur les franges du bois de Vincennes.

Londres – Great Festival of Britain de 1951 :

Le parc de Battersea à Londres a accueilli la Battersea Funfair en 1951 à l’occasion du Festival of Britain, une sorte d’exposition universelle réduite au périmètre du royaume uni organisée pour célébrer le centenaire de la grande exposition de 1851 (la toute première exposition universelle).

On y trouvait de nombreuses attractions en plein centre-ville dont un parcours à pied dans les arbres et une montagne russe en bois. Ce parc est resté en activité une vingtaine d’année après l’évènement.

Battersea Park Fun-Fair

 

Montréal – Exposition Universelle de 1967 :

Le grand parc d’attraction La Ronde, encore en fonctionnement aujourd’hui a ouvert au public sur l’ile de Saint Hélène à l’occasion de cette exposition. Exploité en continu depuis, il comporte aujourd’hui une quarantaine d’attractions et accueille des grands évènements comme l’internationale des feux d’artifice du Québec.

 

Osaka – Exposition Universelle de 1970 :

Un parc d’attraction justement nommé Expoland a également ouvert ses portes à l’occasion d’une exposition universelle. Il est resté en activité jusqu’en 2009, sa fermeture étant due à un défaut de fréquentation ayant suivi un accident mortel. Il est resté en friche quelques années avant d’être remplacé par Expocity, un important centre commercial comportant de très nombreuses attractions dont … une grande roue !

Vue arienne de l’expo – Expoland est en bas à gauche

Seville – Exposition Universelle de 1992 :

Le dernier parc de cette série est Isla Magica qui a quant à lui été étudié à l’occasion de l’expo92 mais a ouvert en réalité deux ans après, en 1994.

Pour se consoler, les visiteurs pouvaient découvrir une réplique promotionnelle du château de la belle au bois dormant créé à l’occasion de l’ouverture d’EuroDisneyland à Paris cette même année.

 

  • L’aquarium :

Pour conclure la liste, notons que certains des plus grands aquariums d’Europe ont vu le jour à l’occasion d’exposition comme l’Aquario du Genoa (Gênes – Exposition Internationale spécialisée Genoa ’92 Colombo ’92) ou L’Oceanarium (Lisbonne – Exposition internationale de 1998).

 

Et depuis ?

La dernière grande exposition s’est tenue en 2015 à Milan en Italie. La plupart des pavillons présents sur cette exposition ont utilisé les techniques désormais classiques de divertissement, scénographie ou muséographie telles que des simulateurs, des espaces sensoriels, des spectacles vivants, des projections immersives, de la réalité augmentée, des hologrammes, des cinémas dynamiques. Des démonstrations de vol de drone ont également été effectuées.

Parmi les spécificités de l’ordre de l’anecdote amusante notons :

  • La réutilisation d’une passerelle en bois de Coney Island sur le pavillon des USA
  • La démonstration d’une balançoire à production d’énergie dans le pavillon estonien
  • La présence d’un « restaurant – grande roue » transportable dans le pavillon des Pays Bas : La Molina

 

La Molina
La Molina (EME Projects)

 

La prochaine Exposition Universelle (Dubaï, 2020) devrait également offrir son lot de divertissement étant donné le budget dont dispose cet émirat et son orientation vers le tourisme de masse (six grands parcs d’attraction ouverts depuis cinq ans, près de 15 millions de touristes accueillir à Dubaï en 2016, …).

Funfaircity suivra le programme en attendant le choix pour 2025 entre Osaka, Ekaterinbourg et Bakou !