Revue de presse et sélection commentée de l’actualité et des tendances des nouveaux lieux des loisirs urbains. Très bonne rentrée à tous !

A LA UNE : LES ACTUALITÉS DE REALITE VIRTUELLE

Actualité estivale chargée pour les univers virtuels et surtout pour les lieux qui permettent d’y accéder : 

Coté entreprises, on apprend que Spaces est racheté par Apple, principalement pour leurs applications de conférence et de coopération à distance mais également pour leurs applications de divertissements (Terminator Salvation par exemple). Dans le même temps, Sandbox VR, pourtant prometteuse et soutenue, annonce être en faillite. 

Coté lieux, retenons tout d’abord le lancement pour le 17 septembre du premier lieu Yullbe à Rust en Allemagne. Si ce nom ne vous dit rien, Europa Park vous parlera peut etre plus. Et oui, c’est à l’entreprise Mack et à leur filiale MackNext qu’est due cette nouvelle expérience de réalité virtuelle multijoueur, en free roaming et avec effets spéciaux. Le site de Rust sera une vitrine comme Europa Park a pu être une vitrine pour les productions Mack. L’objectif étant de diffuser cette application dans de nombreux lieux de loisirs, parcs ou non. 

Yullbe, la VR made in Europa Park

En France, c’est une nouvelle série d’annonces très intéressantes : 

  • Une nouvelle identité graphique pour Cahem et la concrétisation d’un bon réseau de lieux : Caen, Nantes, Brest, Lille (dans le tout nouveau centre commercial Lillenium), La Chaumusse (dans le Jura) et d’autres à venir. 
  • Dix sites EVA (Esport Virtual Arena) sont annoncés dans l’année qui vient.
  • VR Life ouvre à Aix en Provence, Dream Away ouvre au Ruban Bleu à Saint Nazaire et Virtual Center ouvre à Lorient. 

Coté expérience, c’est le lancement de Mission to Mars par l’entreprise allemande Spree VR. 

UNE NOUVELLE EXPERIENCE « MAKING OF HARRY POTTER » AU JAPON

La visite de « The Making of Harry Potter – Studio Tour London » est rapidement devenu un classique touristique depuis son ouverture en 2012 à 30 km au nord de la capitale anglaise. Ce succès inspire aujourd’hui un nouveau lieu, au Japon cette fois où ouvrira une expérience similaire en 2023. Au programme, pas d’attraction mais comme à Londres une visite de décors et d’accessoires utilisés dans les films de la saga. Le lieu nécessite tout de meme presque une demi journée de visite. A noter une partie extérieure paysagère à l’entrée du site. 

Ce qui est notamment intéressant avec cette information, c’est que le projet vient remplacer une partie de Toshimaen Amusement Park, un parc d’attraction presque centenaire de la périphérie de Tokyo, comme le japon en compte de nombreux, et qui vient de fermer ses portes. C’est donc un nouveau concept d’attraction indoor, basé sur une licence de film à grand succès qui remplace un parc d’attraction « classique » en extérieur.

A noter que c’est ici une compagnie de transport public la Seibu Railway qui est impliquée. Toshimaen Amusement Park est un parc qui lui appartient et qui est situé sur le terminus d’une de ses lignes au départ de Tokyo. Générer son propre trafic en dehors des mobilités de travail par la création et le renouvellement d’une attraction touristique et loisirs majeure est un calcul urbain très intéressant. Et tout à fait dans la lignée des trolley-parcs, qui ont jalonné l’histoire des lieux de loisirs au 19e siècle.

Au Japon toujours, signalons un important projet de nouveau parc d’attraction dans la ville de Yokohama en périphérie de Tokyo. Il s’agirait d’un parc ayant pour thème un studio hollywoodien non révélé. Ce serait le troisième parc du genre après le resort Disney de Tokyo et Universal Studio à Osaka. 

MAGASIN ET LIEU DE SPORT : L’EXEMPLE DE CHARLEROI

C’était sujet qui a bénéficié d’un retentissement plutôt exceptionnel sur LinkedIn après ma publication. Le tout nouveau magasin Decathlon de Charleroi en Belgique présente une toiture 100% active avec l’implantation de terrains de sport (cinq terrains de padel ouverts en Juin dernier et cinq terrains de foot à 5, dont trois devant être couverts) avec vestiaires et bar sportif panoramique.

C’est l’exploitant Garrincha (implanté à Anvers, Bruges et maintenant Charleroi) qui assurera la gestion de ce nouveau lieu atypique du paysage urbain de cette ancienne ville industrielle.

Mais ce n’était que la partie émergée de l’iceberg car il s’avère que ce magasin d’un nouveau genre ouvert en décembre dernier accueille également une grande salle d’escalade de bloc (exploitée par Maniak, dont c’est la seconde salle), une salle de sport et un espace city-stade & skate-park à coté du parking.

Une mutualisation qui a beaucoup de sens, transformant une enseigne habituellement localisée en périphérie en espace de vie, de sport, à deux pas du centre ville et notamment accessible en transport en commun.

Une référence très inspirante dont on ne peut qu’espérer qu’elle fasse des petits.

L’an dernier, Decathlon avait lancé « Activités by Decathlon« , une plate forme de mise en relation entre les organisateurs d’activité et les sportifs. La démarche de Charleroi va encore plus loin en accueillant, sur le magasin même, les meilleurs enseignes des nouveaux lieux des sport-loisirs.

(Crédit photo : Atelier de l’Arbre d’Or)

GRANDES VILLES : LA STRATEGIE DE L’ESPACE

Cet été, la ville bavaroise de Munich a fait le choix de repartir des lieux temporaires de fête et de loisirs dans toute la ville. Il s’agissait pour l’essentiel de devancer l’annulation, pour cause de Covid, de la célèbre fête de la bière qui attire des millions de personnes chaque année au Theresen Wiese, grand espace du centre ville. Les nombreux manèges et attractions foraines qui y sont habituellement présents ont donc passé l’été en ville, soigneusement disséminés dans tous les grands espaces de la ville et ont été accompagnés de toute une série d’autres animations.

A Copenhague, c’est un des boulevards jouxtant le parc d’attractions historique Tivoli Gardens qui va être transformé en un parc paysager de 14 000 m². L’artiste Olafur Eliasson en sera conseiller artistique.

LE DRIVE-IN : DIFFUSION ET DIVERSIFICATION

Un effet inattendu de la crise sanitaire de cette année est le retour du Drive-In. Si des expériences ponctuelles de cinéma ont été observées en de nombreux endroits depuis le printemps, on assiste désormais à une ampleur et à une diversité plus importante des évènements. Si Funfaircity avait déjà parlé de cette exposition immersive Van Gogh à vivre depuis son véhicule particulier, voici les dernières expériences proposées : 

  • WalMart a lancé ses Drive-In sur les parking de 160 de ses magasins à travers les USA dans le cadre d’un évènement co-organisé avec Tribeca Enterprises, associé au festival du même nom. Gratuit, mais sur réservation. 
  • Stranger Things Drive-Into Experience par Secret Cinema, le specialiste de l’expérience cinématographique immersive, à Los Angeles pour Halloween 
  • “Haunted Road, a drive through haunt experience” à Orlando en Floride, toujours pour Halloween. Avec sa version familiale “not-too-scary”. Dans le même genre, Scream n’Stream. Sélection commentée ici.

Ces informations suscitent un sentiment mitigé quand on se place d’un point de vue urbain. D’un côté, il est positif de voir que les formes de loisirs savent s’adapter aux contraintes et qu’elles permettent de satisfaire une demande qui n’a pas diminué avec la crise. De l’autre, il est dommage que cela se passe au moyen d’un repli et d’un isolement au sein d’un objet qui a de moins en moins sa place en ville. 

A quand le “horror bike-through” ? 

DE LA DIVERSITE DES LIEUX URBAINS DES LOISIRS

Les lieux urbains des loisirs sont souvent remarquables par leur diversité. Cet été encore, on en observe une très belle illustration. Jugez plutôt : 

  • C’est un nouveau ballon captif (Aerophile) dans un jardin public de Tbilissi en Georgie.
  • C’est une station abandonnée d’un mini-metro expérimental (le fameux SK) qui est proposé pour accueillir un lieu de spectacle (Noisy le Grand) 
  • C’est un parking d’aéroport qui accueille un cours de Yoga dans le cadre de « Yoga in unusual places » à Vilnius. 
  • C’est un réseau de lieu de tourisme urbain de la hauteur qui se fédère sous la marque Magnicity (Paris, Berlin, Chicago, Philadelphie, Rotterdam) 
  • C’est un faux supermarché expérientiel tout à fait déjanté (Omega Mart) qu’ouvrira MeowWolf dans son nouveau site de Las Vegas (Area15). 
  • C’est une nouvelle salle dediée aux quizz créé par un escape game (Quiz Boxing à Curious World, Cannes) 
  • C’est enfin un gigantesque château gonflable long de 340 mètres qui se déplace de ville en ville en Belgique (The Big Summer Tour) 

SPORT-LOISIRS : UN ETE D’OUVERTURE ET DE DEVELOPPEMENT

Après la réalité virtuelle, ce sont les lieux des sport-loisirs français qui ont connu un été chargé d’actualité : 

  • Pour le multisport, c’est l’UCPA qui dévoile via son fil Linkedin le chantier de son Sport Station de Meudon et qui est annoncé comme nouveau gestionnaire du centre Vitam (Migros) en Savoie. Une position de gestionnaire d’équipement majeur encore un peu plus confortée pour l’association.
  • Pour le surf, c’est Okahina Wave qui dévoile enfin le démonstrateur (cf. vidéo ci-après) de sa technologie capable de générer des vagues sur des plans d’eaux existants, dans le respect de l’environnement. 
  • Pour la chute libre, c’est l’ouverture de Zero Gravity à côté du Futuroscope de Poitiers. 
  • Pour les raquettes, c’est un nouveau centre de Padel (All in Padel) porté notamment par Jo-Wilfrid Tsonga dans le nouveau pôle de loisirs du grand Stade de Lyon. C’est également la création d’une association des clubs de Padel. 
  • Pour l’escalade, c’est deux nouvelles salles ouvertes pour Hapik (Bordeaux et Nanterre), deux ouvertures prochaines pour Vertical’Art (Paris 13e et Le Mans) et une nouvelle annonce pour Climb’Up (Paris 13e). Sur cette activité également, vient d’être créé l’Union des Entrepreneurs des Salles d’Escalade. Une manière d’être collectivement plus fort en période de crise.
Okahina Wave a sa vague test

DU COTE DES FABRIQUANTS :

Ce mois-ci, évoquons ce consortium d’entreprises néerlandaises qui vient de lancer un nouveau concept de tour d’observation urbaine d’une hauteur maximale de 150 mètres. Des cabines autonomes empruntent un rail en spirale pour monter puis descendre et offrir ainsi une vue à 360° à la manière d’attractions plus classiques sur ce créneau (gyro-tour ou grandes roues). Chaque cabine peut être équipée d’applications de réalité augmentée permettant d’afficher en temps réel des informations sur le site observé. 

L’intérêt du concept réside dans la faible emprise au sol requise et dans la récupération de l’énergie générée par la descente des cabines. La tour peut aussi être le support de panneaux solaires, d’éoliennes ou de jardins suspendus.

Un type de mobilité qui rappelle, dans une dimension moindre, le concept de Skyspire développé par US Thrill Rides pour de grands sites touristiques et couronnée d’une une plateforme d’observation au sommet. 

(note : La sélection mensuelle de produits du marché des loisirs relève d’un choix éditorial visant à montrer en quoi les développements des fabricants et des fournisseurs témoignent d’une évolution de l’approche des loisirs en ville. Funfaircity n’est pas lié avec les personnes et sociétés mentionnées)

Retrouvez ces lieux et bien d’autres encore sur LA CARTE !