Pour ce nouveau portait, Funfaircity est allé chercher du côté de ce qui incarne probablement le mieux le renouveau des loisirs urbains : l’Escape Game. Avec plus de 2 300 salles pour plus de 800 enseignes créées en France en l’espace de cinq ans (source), cette forme de divertissement à fait émerger une nouvelle génération de lieux en même temps qu’une nouvelle génération d’entrepreneuses et d’entrepreneurs. Rencontre avec l’une d’entre elle, Garance Damart créatrice de 1909 Escape Game, dont l’origine du nom sera révélée en toute fin d’article !

Garance s’est lancée dans le monde de l’escape game à l’issue de ses études. Il faut dire que cette idée d’apparence saugrenue a pourtant beaucoup de sens quand on cumule comme elle une formation en commerce, en art appliqué et en évènementiel. Le déclic fut une visite chez Happy Hour (enseigne parisienne désormais fermée) en février 2016. Six mois plus tard ouvraient trois des premières salles d’escape game de Saint Etienne, ville qui en était alors totalement dépourvue. Avec ces salles, c’étaient 350 m² d’un ancien magasin de mobilier du centre-ville qui retrouvaient une vie et en même temps, un quartier qui bénéficiait d’un regain d’attractivité. Depuis trois autres salles ont ouvert de l’autre côté de la rue avec un espace de séminaire et en septembre dernier, c’est une nouvelle enseigne qui a fait ses débuts au centre Steel (Apsys).

Entretien réalisé au téléphone, depuis une salle de 1909 Escape Game !


Vos sorties loisirs préférées (après 1909 et Green Escape bien sûr) ? 

Je suis une immense fan de spectacles, concerts… Je crois que ce que j’aime le plus, c’est sentir qu’un grand nombre de personne vit une même émotion au même moment. Je suis le genre de personne qui regarde uniquement le public lors d’un match de foot. Mais si je devais ne citer qu’une seule sortie loisirs ? Un spectacle du cirque du soleil. Tout y est ! Costume, mise en scène, attitude des comédiens… tout est incroyable, dans les moindres détails.

Votre souvenir « loisirs » le plus marquant ? 

Sans aucun doute : Le Puy du Fou ! Ma famille habite à quelques kilomètres, je réclamais une visite à chaque réunion de famille. J’ai dû y aller chaque année entre mes 6 et 15 ans.

Ce qui vous plait le plus dans le divertissement ? 

Ce qui me plaît le plus est l’idée de vivre quelque chose de fort. L’impression d’être « dans une bulle » dans laquelle on oublie le quotidien. Qui pense à ses factures impayées lorsqu’il est en pleine partie de lasergame ? Après maintenant plusieurs années dans le domaine de l’escape game, j’apprécie tout particulièrement ressentir l’émotion d’une personne dont c’est la première fois. Ça me renvoie à ma première expérience, qui a déclenché tout le reste. Et notre récente ouverture à Steel a attiré un public que nous n’avions pas et qui pour beaucoup n’est pas familier de l’activité. C’est un vrai plaisir.

Ça représente quoi pour vous un lieu de loisirs dans la ville ? 

Un lieu de loisirs est une bulle de respiration. Un lieu où seul le sourire est accepté ! Ou l’on crée des liens humains fort. Lorsque je reçois une équipe dans l’un de mes établissements, ils ont accepté de placer dans mes mains un moment de leur vie. Alors je fais en sorte de donner le meilleur ! Avec ma passion pour l’évènementiel, j’apprécie aussi particulièrement quand un lieu « prend » vie grâce aux loisirs comme lors d’un escape game géant que nous avons organisé dans un magasin Ikea pour ses équipes ou encore au musée de la mine (Le Puit Couriot) avec la présence de comédiens.

Votre ville préférée ? 

Saint-Etienne ! C’est ma ville d’origine. Après m’en être éloigné pour mes études, j’ai été heureuse de la retrouver car c’est là que je me sens bien. C’est une ville à taille humaine, assez petite pour bien la connaitre et suffisamment grande pour y faire de nouvelles rencontres.

L’enjeu des métropoles de demain selon vous ? 

D’abord, créer des lieux de vie et de partage. Cela passe autant la qualité d’un lieu que par l’intensité d’un évènement. Ensuite, j’aimerai qu’elles puissent inviter plus efficacement à l’innovation et surtout faciliter l’entrepreneuriat. Ce ne sont pas les incubateurs publics qui manquent, ce sont plutôt les entreprises pour les remplir.

Votre premier projet d’entreprise ? 

1909 Escape Game. J’ai ouvert mes 3 premières salles d’Escape Game en septembre 2016 à l’âge de 22 ans. Je sortais juste de mes études. Je n’y connaissais pas grand-chose… ni à l’Escape Game, ni à l’entrepreneuriat d’ailleurs. Et comme je ne souhaitais pas m’engager avec une franchise, je suis allé travailler avec des partenaires à l’étranger (Break Out à Manchester).

Votre devise ? 

Aide-toi et le ciel t’aidera !

Pour finir, un conseil à donner à ceux qui veulent se lancer ? 

Go ! Foncez, soyez réactifs, travaillez beaucoup, restez ouverts à tous les sujets, apprenez ! Mais pour cela il faut être certain d’en avoir vraiment envie. L’entrepreneuriat est un lifestyle plus qu’un métier : « Un entrepreneur est quelqu’un qui se jette d’une falaise et qui construit un avion sur le chemin de la descente. »


Dans l’actualité de Garance : 

  • Ce sont de nombreux évènements connectés de chasse au trésor à pied en extérieur ou en voiture. Une manière de travailler pendant la crise sanitaire malgré les fermetures imposées et de répondre aux attentes du public et des entreprises. Par exemple « La Carte aux Lauréats » réalisée pour le compte de l’association Réseau Entreprendre Loire. Une chasse aux trésors destinée à faire visiter les entreprises lauréates de l’année. Un carnet de bord est remis aux équipes participantes et des énigmes ponctuent le parcours. Pour gagner il faut en résoudre le plus possible.
  • C’est l’ouverture en septembre de The Green Escape Game au centre Steel (Apsys). Ce nouveau lieu proposé trois scenarii d’escape-game, trois expériences Ubisoft en réalité virtuelle ainsi que « The Green Challenge », un jeu de piste à réaliser en équipe à Steel.

Question bonus : pourquoi 1909 ?

Oh encore une longue histoire !!
En 2016, je n’étais déjà pas hyper fan des stéréotypes des noms d’Escape : Flash Escape, 60 min Escape, Chrono’Escape… Bref, sans utiliser de vrais noms d’Escape, tous ces termes anglais qui ne me parlaient pas. 
Je souhaitais alors un nom qui marque ! Un chiffre était parfait. Ça raconte des histoires, ça peut être un code, on peut imaginer pleins de choses. Même si on se rappelle pas de la date, on se rappelle que c’est « l’Escape qui a un nom de date » ! Et là…. il me fallait une date ! 

Il se trouve qu’en 1909… mon arrière grand-père a déposé un brevet de cadenas ! Incroyable mais vrai. Je ne pouvais mettre de côté ce clin d’œil. 

Merci à Garance Damart pour ce portrait !