Il y’a un peu plus d’un an, Funfaircity publiait un premier article sur la crise sanitaire et son impact sur les lieux des loisirs urbains. Deux mois s’étaient alors écoulés depuis le début du premier confinement et la situation était encore confuse malgré des réouvertures annoncées pour l’été 2020. Puis la seconde vague était arrivée, et la troisième avec son lot de variants de provenances variées.

Mais les vaccins aussi sont arrivés ! Et si les loisirs étaient toujours à l’arrêt, le reste de l’économie a pu tourner afin de générer des recettes publiques à même de financier les vastes plans d’aides aux filières les plus touchées.

Rendez-vous avait été pris il y’a un an : nous y sommes ! Avec un peu de retard certes mais ça valait le coup de patienter un peu jusqu’à cette date du 09 Juin : celle de la réouverture !

Revenons avec un peu de recul sur quelques prémonitions de l’an dernier.


Annonces officielles et mesures publiques

Mai 2020 : A court terme, un soutien affirmé mais une attente qui reste forte quant aux dates de réouverture des lieux de divertissement et des conditions d’exploitation associées. A long terme, un signal fort de confiance et d’investissement associé à des incertitudes quant aux bénéficiaires.

Nous y sommes, les lieux de loisirs peuvent enfin rouvrir. Des jauges sont prévues pour les lieux les plus fréquentés et les gestes barrières restent en vigueur tant que la vaccination n’a pas atteint son niveau permettant l’immunité collective.

La prochaine date attendue est dont celle du retour aux jauges normales (30 Juin) et à la fin des mesures barrières, avec ou sans pass sanitaire. Des conditions pour retrouver le plein régime pour des lieux de loisirs en reconquête de leur chiffre d’affaire.

Loisirs et tourisme demain : résilience, proximité et responsabilité

Mai 2020 : Loisirs de proximité basé sur des fréquentations limitées, les attractions urbaines françaises semblent donc disposer de perspectives rassurantes pour la fin d’année et après. Elles devront peut-être contribuer de manières plus active à l’attractivité de nouveaux territoires et offrir des expériences plus en phase avec les nouvelles attentes des visiteurs notamment en terme de qualité malgré les contraintes sanitaires.

Les loisirs sont au bien implantés au cœur de leurs territoires et ils contribuent bien à son rayonnement. Un bel exemple avec cette expérience immersive « Trésor de Templier » crée par Sculpteur de Rêves pour un festival du patrimoine en Seine et Marne en Juillet prochain. Également Oceana Lumina qui démarrera à Rochefort dès le mois prochain.

Du côté des grands sites de loisirs : quelques enseignements ?

Mai 2020 : Les loisirs urbains fonctionnent souvent sur un modèle de réservation et non de visite spontanée (escape games, VR, …). Ceux qui n’y ont pas recours (aires de jeux pour enfant, salles d’escalade, trampoline parcs, …) vont peut-être franchir le pas.

Ils sont par ailleurs peu générateurs de grands flux, sauf les attracteurs touristiques d’importance, qui devront alors mieux organiser leurs visites pour accepter les réductions de capacité. Enfin, l’essentiel et le plus difficile sera de maintenir une qualité d’expérience malgré les mesures sanitaires.

La question des créneaux et de la réservation a animé bien des échanges entre professionnels des loisirs. Outre son rôle dans le respect des jauges dans la période traversée, ce mode de gestion peut avoir certains atouts comme une meilleure répartition de la fréquentation, l’arrêt des « pics » générateurs de mauvaise expérience, une meilleure anticipation pour le personnel, …

Comme souvent, c’est surtout la résistance au changement qu’il faut affronter. Chacun fera son expérience, coté public comme coté exploitants. A noter que des lieux suffisamment grands comme le tout nouveau Hall U Need prochainement inauguré, peuvent se permettre de conserver un fonctionnement plus spontané.

Association, syndicats, médias professionnels : un rôle majeur

Mai 2020 : Plus que jamais face à ces épreuves, il est démontré que l’union fait la force. Les loisirs urbains de tous les types ont plus que jamais intérêt à exister ensemble comme composante de la ville afin d’être mieux considérés et représentés.

Une vérité affirmée une nouvelle fois ! Qu’il s’agisse de l’action du SPACE pour la prise en compte des spécificités des loisirs indoor dans le plan d’aide économique ou du SNELAC pour éviter le pass sanitaire à l’entrée des parcs d’attraction ou bien des parcs qui ouvrent « sans attractions », les syndicats et associations ont tenu un rôle de premier plan. Nombreux webinaires ont eu lieu pour préparer l’avenir, qu’il s’agisse des nombreux événements virtuels du MAPIC, de l’IAAPA ou de la conférence Greenloop sur les loisirs durables.

Les collectivités se sont également mobilisées comme le territoire du Grand Paris Sud qui a engagé des démarches d’appui et de promotion en faveur de ses loisirs.

Ou encore, plus récemment, ce collectif des loisirs urbains indoor de Grenoble qui a lancé, avec un appui public, un passeport loisirs pour obtenir des réductions dans plus d’une vingtaine de lieux.

Gestion d’entreprise : une équation insoluble

Mai 2020 : Une équation difficile à résoudre en l’absence d’une perspective de réouverture, de mesures fortes (annulation des charges) et de vision quant à la confiance des visiteurs sur le reste de l’année.

Ce point est clairement le plus incertain aujourd’hui. Dur en effet de prévoir aujourd’hui comment les comptabilités des lieux de loisirs vont résister à la reprise en jauge réduite, à l’arrêt des aides, au démarrage du remboursement des prêts garantis, à la reprise du versement des loyers … Il y’a de très bonnes raisons de penser que les publics seront au rendez-vous, notamment le public d’entreprise qui aura besoin de moments pour se retrouver après plus d’un an de télétravail. Il faut toutefois espérer que cela sera suffisant.

Des évènements reportés ou modifiés, peut être durablement

Mai 2020 : Des impacts pour les lieux à la fréquentation importante et donc l’activité annuelle est basée sur des grands événements (parcs d’attractions urbains, grandes expositions, monuments,…).

Une opportunité peut être de profiter de cette fragmentation et d’une possible « re-localisation » d’évènements ou de grandes expositions.

Dans ce cas, c’est l’avancée de la vaccination et le déploiement progressif du pass sanitaire qui permettra la reprise des grands événements. A Londres, après l’annulation de Winter Wonderland 2020, l’édition de cette année est bien annoncée en novembre ! D’un autre coté, une interrogation demeure d’une part, quant à la reprise de certains grands événements d’entreprise du fait de leur coût et d’autre part, l’appétence du public pour un retour à la foule des grands rassemblements.

Malgré la crise, des projets qui avancent

2021 : De belles raisons d’y croire et de se projeter dans l’avenir !

Cette petite sélection de lieux nouveaux et variés qui ouvriront pour la première fois le 09 Juin devrait être suffisamment parlante pour montrer la résilience des porteurs de projet :

Hado Reims (jeux en réalité augmentée), OL Vallée (Multi-loisirs à coté du grand Stade de Lyon), TAG Active (parcours d’obstacles en un contre un), Donut Quiz (dans les agences Team Break dont la nouvelle adresse de la Défense sur 1 200 m²), Schtroumphland (espace de jeu et d’aventure à thème) ou encore EVA (Esport Virtual Arena).

Loisirs et confinement, sources d’inspiration et ressources d’initiative

2021 : La démonstration du rôle crucial des loisirs et du divertissement en temps de crise ainsi que la preuve que l’on peut disposer de beaucoup de ressources, dans sa ville ou juste à proximité de chez soi.

Les voyages longue distance vont encore rester perturbés un certain temps devant l’inégalité de l’avancée de la vaccination dans le monde. Le retour au local va encore marquer les vacances et les loisirs des Français pendant un certain temps. Certaines destinations dont l’économie repose sur le tourisme auront probablement besoin d’évoluer pour proposer une expérience de visite plus responsable.


Le suivi dédié « En crise » à la une de l’actu mensuelle de Funfaircity devrait, on l’espère, être moins nécessaire. Mais la vigilance restera de mise tant que les conditions de reprise et de développement d’activité ne seront pas revenues à la normale.

Car cette crise à frappé très durement une activité urbaine qui démarrait tout juste une forte phase de croissance. Une économie jeune en train de prendre son élan a été contraint à la chute car « non essentielle ». Il a fallu qu’elle se relève et qu’elle soigne ses blessures mais elle n’a pas été abandonnée. De nouveau sur la ligne de départ, elle attend le signal pour reprendre sa course vers l’avenir…

Et on lui souhaite bonne chance !

Très bonne reprise !