Ce mois-ci pour la revue des loisirs « inspirants », c’est un véritable choc des cités : d’un côté, les cités immersives, concept culturel et patrimonial français. De l’autre, une cité immersive démesurée en Arabie Saoudite.
Les Cités Immersives
C’est quoi ? Un concept en développement porté par le Fond du Bien Commun autour de personnages emblématiques d’une histoire locale.
Si ce projet est bien indépendant de la très récente « Cité de l’Histoire » (Paris La Défense), il évoque au collectif un positionnement et une thématique assez proche mais développé cette fois sous un angle culturel et patrimonial bien plus local.
Son idée repose sur le constat que la culture ne serait que dans les grandes villes (ce qui est un débat en soi) et qu’il faut des nouveaux formats pour apporter des contenus qui plaisent dans les plus petites villes, comme l’Immersive Art Box (New Art Expérience) ou Blue Box.
Ce type de lieu dans lequel l’histoire est mise en scène (Puy du Fou, Rocher Mistral), présente toujours un risque d’interprétation et donc de polémique ou potentiellement de défiance. Elle doit donc intégrer une forte part d’éthique considérant l’impact attendu sur le public, notamment le plus jeune.
Une question se pose quand au public et donc à l’économie générale du projet. Coté fréquentation touristique, cette nouveauté peut compléter une offre patrimoniale et culturelle mais elle peut aussi la concurrencer. Coté fréquentation locale, il peut y avoir un premier effet de curiosité mais pour quel prix ? Ce type de création reste cher à produire avec du contenu sur mesure site par site. Les sujets mis en valeur étant différents à chaque fois.
La question du renouvellement se pose également même si le principe de « résidence » y répond en partie : régulièrement, le réseau des Cités Immersives « échangerait » ses personnages.
Le patrimoine local est souvent très abondant et pas toujours bien mis en valeur. On pourrait alors trouver plus justifié de renouveler l’expérience de visite plutôt que d’ajouter un nouvel équipement, si innovant et immersif soit-il.
Mais en dehors de certains cas particulier, il n’est pas facile de renouveler totalement l’offre de visite d’un monument public. La création d’un nouveau concept indépendant est alors une manière de disposer d’une plus grande marge de création.
On révèrerait donc de voir plus de lieux d’exception se conjuguer avec des expériences immersives innovantes, à la manière de The Gunpowder Plot, dans l’enceinte même de la Tour de Londres.
The Mukaab
C’est quoi ? Une cité immersive totalement démesurée, dont les visuels ont envahi nos fils d’actu ces derniers temps.
Un projet clivant et des avis partagés au sein du collectif !
Une première image qui vient en tête est celle du film « Le Truman Show » (1998) et son univers fictif servant de base à une expérience de télé réalité.
D’un côté, il y’a ce sentiment de voir arriver quelque chose d’infaisable, de dingue, sans limite. Ce qui fait du bien quand on connait les contraintes qui s’appliquent en France à la moindre création. Jewel, à l’aéroport de Singapour pouvait susciter ce ressenti. Et pourtant c’est aujourd’hui une réalité doublée d’un grand succès !
Outre la taille qui impressionne bien sûr, il y’a l’idée d’aller plus loin dans l’immersif, d’y jouer un rôle, sur la durée avec une hospitalité hybride (cf. Galactic Starcruiser à Disneyworld). La dimension peut ici permettre des expériences d’une grande richesse pour un nombre élevé de participants et peut être des prix plus abordables. Avec cette dimension, c’est une sorte de metavers en vrai et sans masque VR, une expérience collective à la Secret Cinema mais permanente !
Certaines personnes ne voudront peut être plus en sortir…
Et de l’autre côté, la dimension interroge. Pourquoi si grand quand l’immersion supporte justement plusieurs échelles. On se demande qui sera le public. S’il restera local ou s’il fera venir des visiteurs étrangers. On se demande s’il fera des petits, à Las Vegas, Orlando ou Macao,…
Enfin, comme pour beaucoup d’autres projets saoudiens, on se demande forcement si toutes ces ressources sont bien employées. Si on a réellement besoin d’un monde virtuel aussi vaste quand la planète offre déjà tant si on sait la respecter. C’est toujours important de le rappeler. Mais c’est un autre débat !
Pour aller plus loin, retrouvons nous aux Journées de l’Immersif organisées par le collectif :
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