Peu après sa création, Funfaircity avait présenté une première sélection d’Attractions Patrimoniales (Avril 2018) : des lieux initialement historiques ou culturels devenus au fil du temps ou bien juste ponctuellement de véritables attractions. De rayonnement local ou touristique ces lieux uniques proposent au visiteur de passage une experience contextualisée mais très différente de celle d’une simple découverte, guidée ou non, au moyen de sensations ou d’émotions inspirées de l’univers du divertissement.
La crise du covid-19 et les perturbations mondiales qu’elle a engendrée ont fait émergé, chez les professionnels concernée mais aussi dans le public, l’idée d’un tourisme moins mondialisé, orienté sur des destinations plus proches des lieux de vie tout en restant à même d’offrir une autre forme de dépaysement et d’éloignement de sa vie quotidienne. Les attractions patrimoniales sont des lieux tout à fait capables de répondre à ces nouvelles attentes, pour tous les types de publics.
Aussi, pour la reprise d’un rythme normal de publication, Funfaircity se devait de mettre à nouveau la lumière sur ces lieux atypiques dont un nouveau développement offrirait de nombreux avantages pour les villes et les territoires.
En effet, tout type de patrimoine peut se prêter à ces autres autres formes d’exploration.
Bonne visite !
- Patrimoine historique : Bassins de Lumières à Bordeaux [Testé pour vous !]
Initialement prévue pour le mois d’Avril, l’ouverture du dernier centre d’art numérique de Culturespaces a finalement eu lieu le 10 juin dernier à Bordeaux, au sein d’un important patrimoine historique de la ville : la base sous-marine.
Un lieu tout à fait en cohérence avec le sujet traité et l’occasion d’une visite fort agréable !
La base sous-marine était déjà un espace culturel de la ville de Bordeaux mais sous-exploité, avec une très petite partie accessible et uniquement pour des évènements et expositions temporaires. Désormais, ce sont quatre alvéoles sur onze qui sont rendues à la visite et à la déambulation artistique immersive. Découverte :
L’adresse : L’accès et l’entrée du site n’ont pas changé, il faut toujours y accéder par le nord. Ce qui a pour effet d’éloigner le site de son environnement alors qu’il est au cœur de la mutation urbaine des bassins à flots. Dommage que l’intervention n’ait pas permis de créer un accès côté sud, au contact direct du nouveau quartier et de ses aménités. Le parvis est un grand parking équipé de quelques tables de piquenique, vue sur les bassins portuaires. Un tout nouveau pavillon d’accueil a été construit pour le contrôle des billets, la sécurité et la boutique. Le protocole covid imposait simplement le port du masque et une mise à disposition de gel hydro-alcoolique à l’entrée.
Pour entrer dans les Bassins, nous ouvrons de lourdes portes métalliques et passons par un sas préparant à l’obscurité.
Le lieu : L’entrée s’effectue directement sur les bassins. Le volume considérable du lieu est immédiatement saisissant. Au moyen d’un parcours constitué de nouvelles passerelles, on découvre les quatre alvéoles les unes après les autres. Les coursives affichent des informations sur les artistes, les expériences et l’histoire du lieu. Elles pourraient être un peu plus isolées car la lumière qui s’en dégage peut parfois parasiter les projections.
Le parcours comporte quelques ponctuations, objets flottants, portes d’écluse, gradins, citerne et cube (dans lequel deux créations immersives contemporaines sont présentées). Une barrière empêche d’effectuer une boucle, ce qui oblige à rebrousser chemin pour retourner sur les passerelles.
Il devait y avoir entre 50 et 100 personnes à l’intérieur, ce qui offre un confort de visite indéniable.
L’expérience : Sur un cycle d’une heure, l’exposition majeure présente Klimt dans l’univers de la Sécession Viennoise et l’exposition secondaire présente Paul Klee. Chaque alvéole présente sensiblement les mêmes projections à quelques exceptions et décalages près. Comme à L’Atelier des Lumières à Paris, un temps est dédié à une œuvre immersive introductive en rapport avec le lieu.
Chaque perception est ensuite assez personnelle mais mon ressenti est que l’immersion fonctionne le mieux avec l’architecture, les éléments floraux ou naturel, les formes géométriques ou alors totalement abstraites. Sur les œuvres présentant des personnages, la valeur ajoutée m’apparait moindre. La recréation des façades Art Nouveau de Vienne m’a plus ému que l’apparition du célèbre « Baiser », pourtant point d’orgue de l’exposition. Une question d’échelle peut être. Et l’exposition Klee m’a plus marqué par son rapport du lieu aux couleurs et aux formes avec cette musique et toutes ces créatures irréelles qui prennent vies. Plus courte, l’experience est aussi plus percutante.
En sortant, on se rend compte finalement que l’eau des bassins est peu exploitée et n’offre pas d’effets particulier (fontaines, écran d’eau, brumes,…). C’est peut-être dû à la sensibilité à l’humidité des nombreux projecteurs utilisés. Ça ne manque pas mais cela pourrait être un ajout très intéressant en lien avec certaines expositions.
En synthèse un nouveau grand lieu culturel pour Bordeaux qui redonne du sens et une image à un patrimoine encombrant dans les deux sens du terme. Bien qu’il tourne encore un peu trop le dos à son environnement urbain immédiat, il devrait tout de même apporter la fréquentation et les visites dont ce morceau de ville tout neuf a besoin.
La base sous-marine dispose encore de 7 alvéoles et d’un gigantesque toit terrasse. Ça laisse quelques belles perspectives de développement.
En France, on compte en plus de Bordeaux quatre autres anciennes bases sous-marine :
- A Saint-Nazaire, elle est devenue un pôle touristique de premier plan avec musées, expositions et départ de visite vers les sites Airbus ou les Chantiers de l’Atlantique.
- A Lorient, elles ont été progressivement adaptées en pôles d’activité nautique sport et loisirs. On y trouve aussi un sous-marin musée et, depuis 2019, un lieu culturel dédié aux musiques actuelles (Hydrophone). La Cité de la Voile Eric Tabarly s’est installé juste à côté (et ouvrira cette année une tyrolienne !).
- A Brest, elle fait toujours partie du port militaire.
- A La Rochelle, le site est abandonné. Il a servi à quelques tournages (dont Das Boot et Indiana Jones et les aventuriers de l’Arche perdue).
- Patrimoine industriel : Autostadt à Wolfsburg
Autostadt est une véritable destination touristique dédiée à l’univers de l’automobile. Situé à Wolfsburg (entre Hanovre et Berlin), sur le site de la principale chaine de fabrication de Volkswagen, une des plus grandes usines du monde, c’est un véritable parc à thème conçu pour une journée de visite et accueillant plus de deux millions de visiteurs par an.
Son contenu est d’une grande richesse embrassant culture et éducation ainsi qu’émotions et sensations fortes. L’ensemble du lieu est conçu pour promouvoir l’image et entretenir le lien entre la marque et sa clientèle. Le site est d’une grande qualité paysagère et architecturale, contextualisée avec le patrimoine industriel du lieu.
Sur une journée à Autostadt, vous pourrez :
- Découvrir de l’intérieur les « Car Towers », les deux vitrines/parkings verticales mécanisée, qui sont le symbole du site. Une cabine est spécialement conçue pour embarquer des visiteurs (cf. illustration ci-après).
- Visiter l’usine à l’occasion d’un « Factory Tour » d’une heure à bord d’un train panoramique. Et c’est un ferry qui vous y amène, l’usine étant séparée d’Autostadt par un bassin portuaire.
- Vous entrainer au pilotage tout terrain sur des pistes spécialement conçues.
- Tester l’un des quatre simulateurs dynamiques de conduite.
- Emmener vos enfants sur la piste d’apprentissage (véhicules électriques, de 4 à 12 ans) ou sur Mobiversum, une grande sculpture offrant plusieurs expériences de jeu.
- Parcourir Zeit Haus, le musée VW de l’histoire de l’automobile.
- Visiter l’un des six pavillons dédiés aux grandes marques du groupe (Skoda, SEAT, Audi, Porsche, …)
- Apprécier quelques expériences artistiques, sensorielles ou visuelles (installations, spectacles nocturnes,…)
- Vous régaler dans l’un de ses huit restaurants (de la curry wust à l’entrecôte)
- Profiter de ses nombreuses animations saisonnières de plein air.
- Et si vous êtes conquis, vous pourrez vous rendre dans les espaces commerciaux de la marque et même personnaliser votre futur véhicule. A noter que le quart des Volkswagen neuves vendues en Allemagne sont remises à leurs acheteurs à l’Autostadt.
Le site propose même sur place un hôtel de luxe avec SPA.
Autostadt est un exemple saisissant d’un lieu tourisme industriel, exploitant des dimensions culturelles et expérientielles au service d’une promotion commerciale. Nombreux sont les sites français qui pourraient – à la faveur d’un objectif de réindustrialisions tout à fait d’actualité – intégrer cette dimension tourisme et loisirs à leur installation. Même les centres de recherches les plus confidentiels s’y sont essayés avec succès (cf. la Tour ThyssenKrupp).
Entre la simple visite de site et le véritable parc à thème de passionné qu’est d’Autostadt, il existe tout une gamme d’attractions et d’animations qui doivent permettre de valoriser une marque tout autant qu’un lieu et le faire vivre autrement.
- Patrimoine naturel : Terra Lumina au Zoo de Toronto
Les parcours nocturnes Lumina sont une création originale de la société de production Moment Factory. Il en existe un peu plus d’une dizaine dans le monde, dans des lieux très variés. Ce sont des spectacles techniquement complexes et habillement coordonnés, conçus pour émerveiller et produits pour fonctionner de manière fréquente dans des conditions liées aux sites qui les accueille, souvent en extérieur.
Dans le cadre de cette série sur les attractions patrimoniales, c’est le parcours Terra Lumina, créé l’hiver dernier au zoo de Toronto qui nous intéresse. En effet, les parcs zoologiques sont des endroits qui se visitent peu en hiver et jamais la nuit ! Et pourtant…
Terra Lumina vous transporte en 2099, dans un futur ou l’homme et la nature vivent en harmonie. Techniquement, c’est un parcours de 1,5 km dans une scénographie de lumière, d’effets spéciaux et interactifs et de mapping vidéo exploitant et révélant les décors naturels du lieu. C’est également une bande sonore originale.
Le zoo de Toronto est situé en limite de agglomération, à une trentaine de kilomètre du centre. Un parcours nocturne hivernal constitue une sortie urbaine familiale très originale et une manière de faire vivre le site hors de sa saison essentielle.
Lumina arrive enfin en France avec Alta Lumina dès le mois d’Août à dans la station alpine Les Gets puis en 2021 avec Oceana Lumina à l’Arsenal de Rochefort.
- Patrimoine urbain : Les grottes et attractions de Valkenburg (Pays Bas)
Valkenburg (Fauquemont en français) est une petite ville du sud des Pays-Bas qui compte environ 6 000 habitants. D’origine médiévale, elle est célèbre pour son centre historique, ses portes fortifiées et son château en ruine sur une colline isolée. Si vous y allez en train, vous passerez notamment par la plus vielle gare du pays.
Mais si Falkenburg est citée ici, c’est notamment pour ses grottes ! En réalité d’ancienne carrières de marne qui sont habilement exploitées pour la visite bien sûr mais aussi pour d’autres sortes d’animations :
- Les grottes « municipales » accueillent « The Cave Experience« . On peut y effectuer plusieurs types de visites guidées et profiter d’un spectacle de lumière.
- Les carrières situées dans la colline sur laquelle se trouve le château est surnommée la « Grotte de velours« . Outre des visites, elles accueilles également un marché de Noël.
- Autre utilisation interessante de ces grottes se situe dans le parc Agogo Valkenburg. Ce petit parc de loisirs sur la colline est doté d’un télé-siège, d’une tyrolienne, d’une piste de luge d’été, d’un minigolf et d’un lasergame. Sa prochaine nouveauté sera un parcours aventure en filet (Funcha! cf. illustration ci-après) mais en souterrain !
Enfin et à la surface cette fois, Valkenburg propose également : un casino, des thermes (Thermae 2000), un théâtre en plein air, deux autres petits parcs de loisirs (Valkenier et Sprookjesbos, le « bois des contes de fée ») ainsi qu’un Bowling et un lieu d’escape games (Mystery House, installé dans un ancien cinéma).
Valkenburg est depuis longtemps une destination touristique très populaire aux Pays-Bas de part son patrimoine et il est ici intéressant de voir la manière dont les activités de loisirs et de divertissement ont pris leur place dans et autour de la ville.
- Patrimoine contemporain (immatériel) : Pan Am Experience
Il y’à des noms qui font rêver.
Et celui de la Pan Am, légendaire compagnie aérienne disparue au début des années 90 est indéniablement de ceux là. A tel point qu’une experience immersive unique lui est dédiée, à Los Angeles. Air Hollywood est un studio de tournage spécialisé dans l’aviation. Il accueille une réplique de l’intérieur d’un Boeing 747 des années 70, théâtre d’une soirée inédite : un vol … qui ne mène que dans le passé.
Vous êtes accueillis au comptoir d’embarquement par des hôtesses en tenue d’époque (certaines y ont d’ailleurs réellement travaillé par le passé), vous obtenez carte d’embarquement et étiquette à bagage « vintage » puis vous êtes invités à patienter dans un mini-musée dédié à la compagnie. Vous embarquez enfin et, un cocktail à la main, vous assistez aux démonstrations des procédures de sécurité avant le « décollage ». Puis un diner de prestige vous est servi à votre place. A l’issue de l’experience, vous pourrez, en option, visiter les studios et découvrir ses autres décors aéronautiques.
Le rêve a toutefois un prix car la soirée, pour deux, coute entre 475 $ (en cabine) et 875 $ (au pont supérieur). Pan Am Experience est né en 2013 de la rencontre entre un passionné d’aviation et le directeur de Hollywood Air. Depuis, deux à trois fois par mois, une trentaine de passagers sont accueillis par un équipage de huit personnels navigant pour une soirée tout à fait inédite.
Retrouvez tous ces lieux et bien d’autres sur LA CARTE.
Les illustrations proviennent des sites officiels.
FUNFAIRCITY 